Né à Québec, le 29 septembre 1826, Charles-Philippe-Ferdinand Baillairgé est le fils de Pierre-Téophile-Ferdinand Baillairgé, relieur et ingénieur, et de Charlotte Janvrin-Horsley. Il fait partie de la quatrième génération de cette importante famille de sculpteurs, de peintres et d'architectes. Il commence ses études au Petit Séminaire de Québec, puis fait son apprentissage chez le cousin de son père, l'architecte Thomas Baillairgé. En 1846, après trois ans d'études, il reçoit un certificat de compétences. Baillairgé commence sa carrière comme architecte en ouvrant un bureau à Québec. Les premiers bâtiments d'importance dont il dessine les plans sont l'église de Saint-Jean-Baptiste de Québec, vers 1847, et la chapelle des S?urs de la Charité de Québec, en 1850. Il conçoit aussi certains magasins de détail modernes et originaux. Au début des années 1850, il réalise les plans de l'Académie de musique de Québec, en s'inspirant notamment des travaux de l'architecte new-yorkais Minard Lafever, de même que la résidence du marchand Cirice Têtu à Québec et le manoir de Saint-Roch-des-Aulnaies. Baillairgé fait aussi connaître ses talents d'ingénieur en intégrant le fer à l'armature des deux plus grands bâtiments de la nouvelle Université Laval, soit le pensionnat et le pavillon principal. En 1853, Baillairgé s'associe, durant peu de temps, à un ancien élève arpenteur nommé Fortin. Il conçoit ensuite des églises, dont celle de Sainte-Marie de Beauce en 1857, puis il travaille pour le Département des travaux publics. En 1863, il est appelé à surveiller le chantier des édifices du Parlement à Ottawa. Deux ans plus tard, de fausses accusations l'obligent à retourner à Québec. Associé avec Joseph-Ferdinand Peachy de 1863 à 1866, Baillairgé conçoit notamment l'intérieur de l'église de Saint-Laurent à l'île d'Orléans. Il dessine aussi les plans de la nouvelle prison de Québec, qui sera érigée de 1861 à 1867. De 1866 à 1898, Baillairgé occupe le poste d'ingénieur municipal de la Ville de Québec. Il réalise alors les plans de marchés publics, de casernes de pompiers et de réseaux d'égouts et d'aqueduc. C'est également lui qui conçoit les kiosques et les lampadaires de fonte de la terrasse Dufferin et les escaliers en fer reliant la haute-ville et la basse-ville. Par ses nombreux projets, il change alors le visage de la cité. Baillairgé est en partie responsable de la professionnalisation des trois métiers qu'il a pratiqués, l'architecture, l'ingénierie et l'arpentage. Il a touché à l'architecture religieuse, publique, commerciale et résidentielle, et s'est inspiré de plusieurs styles. En tout, il a dressé les plans de plus de 200 bâtiments. Il est l'auteur de plus de 250 articles et ouvrages et il a prononcé de nombreuses conférences. Il a notamment publié le Nouveau traité de géométrie et de trigonométrie rectiligne et sphérique... (1866) pour lequel il a été reconnu aux États-Unis et en Europe. Il a contribué ainsi à la diffusion des connaissances en architecture, en ingénierie et en mathématiques. Il est décédé à Québec le 10 mai 1906. Il avait épousé à Beauport (Québec), en 1849, Euphémie Duval; puis, à Québec, en 1879, Annie Wilson.
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